Notes hebdo #3
Publié dans Notes hebdo le 2020-05-02. Durée de lecture ~5 mins.Cette semaine
Semaine courte et heureusement, mais efficacité professionnelle acceptable compte tenu de la situation.
Mes joies
- Je recommence à lire un livre ! Il s’agit de À la croisée des mondes, en anglais.
- J’ai reçu mon avatar commandé auprès de Kaerhon !
- On a bien décoré notre balcon pour le 1er mai :)
Mes peines
- En milieu de semaine j’ai commencé à avoir mal à la main, probablement à cause de mon unique position à mon poste de travail, à la maison. Je fais gaffe à ma position maintenant…
- Je vais sans doute devoir utiliser Zoom la semaine prochaine, voire même le mettre en place pour une réunion. #JaiPasEnvie
- J’ai l’impression que « le monde d’après » est plutôt mal parti (cf les deux premières lectures ci-après).
Vu, lu, joué, écouté
- J’ai joué…
- aux Sims 3 par procuration (enfin ma copine y a joué quoi). On a une maison avec des super colocataires, des gosses et un super potager.
- J’ai lu…
- un article des Jours qui nous apprend que les lobbys sont déjà à fond (ont-ils un jour arrêté !?), et utilisent le prétexte de la pandémie à leur avantage.
- un génialissime article des Jours encore, qui parle de dette d’État et d’austérité dans le contexte de pandémie. À lire, vraiment mais alors vraiment (demandez moi une copie de l’article si besoin).
- une tribune relayée par FRUSTRATION : Contre le Covid-19, la sécurité sociale est notre meilleure arme !
- une page de l’Electronic Frontier Foundation à propos de reconnaissance automatique des tatouages (en anglais).
- un article de FRUSTRATION, qui décortique pour vous les programmes de Radio Classique. Et on en apprend un peu sur la bourgeoisie.
- un article de serveur410 sur le Fediverse : c’est quoi et comment l’utiliser ? Il y a de chouettes ressources pour (aider à) bien comprendre.
- J’ai écouté…
- des blagues scientifiques de Podcast Science dans l’émission du 1er avril, et ça m’a fait rire.
- un conte rigolo de la série Oli sur France Inter : La vie secrète de Doudou Lapin.
- un épisode de Radio Dedans Dehors. Écoutez surtout leur version du message “Alerte coronavirus”, c’est poilant.
- les messages du répondeur de Là-bas si j’y suis, qui sont souvent chouettes, parfois très émouvants.
- un des albums de musique que j’ai reçus : Katé-mé - Live ! C’est mag(nif)ique. En voilà un aperçu.
- J’ai vu…
- une vidéo d’un appel lancé par le personnel soignant : Bas les masques !. Je pense que les rejoindre, c’est rejoindre une lutte hyper pertinente, qui peut inclure tout le monde. J’aimerais bien qu’une lutte générale parte de cette initiative-là !
- Audric parler de réseaux sociaux lors d’une conférence à distance et c’était bien chouette !
- des chats moches et j’ai bien ri.
Retour sur…
Parfois, le passé résonne vachement bien avec le présent. Alors, un peu comme la fabuleuse émission Les pieds sur terre, qui en général le vendredi rediffuse une émission précédente, je vais retrouver dans mes archives une lecture ou une écoute.
Cette semaine, une lecture un peu en retard. Cette tribune avait fait beaucoup de (bon) bruit à sa sortie. Je veux parler du fabuleux texte de Virginie Despentes : Désormais on se lève et on se barre.
Je ne l’avais pas lu jusqu’à présent, je le gardais au chaud, j’attendais un moment propice. Eh bien cette lecture est un peu une réponse à ma peine évoquée en début de cette note (le monde d’après est mal barré). En fait, évidemment que le monde d’après est mal barré. Évidemment qu’il va falloir, encore, se battre pour nous, pour les personnes ciblées par cet ultralibéralisme sexiste, raciste, intolérant au possible et à l’extrême opposé de la bienveillance.
Je me suis fait la réflexion que même si notre quotidien est chamboulé par une pandémie mondiale et un confinement forcé (pour certain·e·s), les mots de Virginie Despentes résonnent toujours aussi fort. Elle fait le parallèle entre le monde du cinéma et les luttes sociales pré-confinement, qui se cristalisaient autour des retraites :
Et les hasards du calendrier font que le message vaut sur tous les tableaux : trois mois de grève pour protester contre une réforme des retraites dont on ne veut pas et que vous allez faire passer en force. C’est le même message venu des mêmes milieux adressé au même peuple : « Ta gueule, tu la fermes, ton consentement tu te le carres dans ton cul, et tu souris quand tu me croises parce que je suis puissant, parce que j’ai toute la thune, parce que c’est moi le boss. »
Du coup, moi je fais un même parallèle, mais temporel : avant/après Covid-19. Pour reprendre un peu ses mots, le “monde d’après” sera fucking le même. Votre monde est dégueulasse, et a permis une pandémie mondiale, et vous voulez que ce soit nous qui payions vos baisses de dividendes. Je la re-cite, et on remarque que ça marche tout aussi bien avec la situation actuelle :
La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. C’est la seule réponse possible à vos politiques. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule. Nous n’avons aucun respect pour votre mascarade de respectabilité. Votre monde est dégueulasse. Votre amour du plus fort est morbide. Votre puissance est une puissance sinistre. Vous êtes une bande d’imbéciles funestes. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. On se lève et on se casse. C’est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde.